Un premier album de Dogo Suicide – parce que c’est bien beau les EPs, mais un album complet, c’est une affirmation, un jalon, une prémisse, tout ça pour dire que : ça s’en vient, enfin. Et pour vous faire patienter un peu d’ici le 7 novembre, la formation « post-toute mais assez punk dans l’ensemble » présente aujourd’hui SANS CÉRÉMONIE, extrait qui résonne avec la genèse de TRISTESSE LUCRATIVE qu’est le séjour en psychiatrie de son bassiste et chanteur Emmanuel Canadian à l’automne 2023.
la distance se resserre
ton visage s’éclaire un peu
mais ressurgit la bête
je connais trop bien son jeu
le silence te confère
une gêne d’adolescent
je resterai ton frère
de l’asile jusqu’au cimetière
Chanson davantage axée sur les mélodies et le texte que le reste du corpus du groupe, SANS CÉRÉMONIE rentre joliment dans le tas avec son allant punk réparti dans une construction aux consonances indie rock, voire presque pop. Pensez aux moments les plus garrochés de Malajube et à ceux plus introspectifs d’Oktoplut, ça pourrait vous donner une idée – mais ça reste d’abord et surtout une balise de plus dans le constant développement de la vaste palette sonore de Dogo Suicide. « ton ciel, un nuage noir / tu subis; je vacille » : le trio y aborde les difficultés liées à l’accompagnement d’un ami dans la maladie – dans ce cas-ci, celui susmentionné d’Emmanuel Canadian, qui a été hospitalisé pour des problèmes de dépression et de santé mentale il y a deux ans. Le texte explore l’amour inconditionnel que l’on peut avoir pour un·e proche aux prises avec de tels troubles, en faisant une ode à l’amitié imparfaite qui perdure dans le temps : « je resterai ton frère de l’asile jusqu’au cimetière », « je t’aime ainsi mon frère / de Giffard jusqu’au cimetière ». Une pièce avec ses hauts et ses bas, ses blitz et ses accalmies, à l’instar des épreuves qu’on traverse – et on y retrouve Clémence Richard du groupe Maman au chœur.
Pour visionner le vidéoclip, réalisé par Emmanuel Canadian, c’est ICI.
Crédits SANS CÉRÉMONIE
Nicolas Côté : guitares, voix
Emmanuel Canadian : basse, voix
Richard-William Turcotte : batterie, percussions, voix
Clémence Richard (du groupe Maman) : voix additionnelle
Musique : Dogo Suicide
Paroles : Nicolas Côté
Réalisation, mixage, prise de son : Zachary Paré
Studio : Altitude Studio (Berthier-sur-mer)
Prises de son additionnelles : Samuel Bédard (Studio Général)
Matriçage : Étienne Raymond
Photographie : Maxyme Gagné
Maison de disque : Soluté Records
Production : Dogo Suicide (Tristesse lucrative S.E.N.C.)
*A été réalisé grâce au soutien de la mesure Première Ovation dans le cadre de l’Entente de développement culturel intervenue entre le gouvernement du Québec et la Ville de Québec
Dates de spectacles
25 octobre : Ouvre-boîte culture, Baie-Comeau
5 décembre : Le Pantoum, Québec – avec CRABE *lancement d’album
6 décembre : Bar à pitons, Saguenay
19 décembre : Le Ministère, Montréal – avec CRABE et MULCH *lancement d’album
20 décembre : Le Zénob, Trois-Rivières
À propos de Dogo Suicide
Un groupe nommé Dogo Suicide aurait quand même des bonnes raisons de mourir prématurément : ce qui fait que le trio de Québec aborde chaque spectacle comme si c’était son dernier, se lançant dans des prestations déchaînées qui finissent souvent par sentir le plastique brûlé (il semblerait que les amplis soient sensibles aux malveillants powerchords de leur bassiste). La formation se plaît à naviguer les influences multiples de ses membres, jouant avec les codes du punk quand ça adonne – et ça adonne souvent, ce qui fait que les médias éprouvent une certaine difficulté à lui attribuer un seul genre musical. Le groupe propose une réponse aussi claire que ses intentions : « post-toute, mais assez punk dans l’ensemble », tout en décernant une mention honorable à la bienveillante chroniqueuse qui a un jour dit que « les restreindre à un groupe de punk serait l’équivalent d’affirmer que les Mr. Puffs ne sont qu’un dessert ». Prolifiques, les Dogo ont fait paraître les EPs Sexe pour les yeux (2021, nommé au GAMIQ comme Album punk de l’année), LE SPLEEN DE DOGO SUICIDE (2023, nommé au GAMIQ comme EP rock de l’année) et Apologie du menteur (2024). Cumulant déjà plus d’une centaine de représentations (Festival FrancoFaune de Bruxelles, Festivoix de Trois-Rivières, Santa Teresa, Phoque Off, Pouzza Fest, Festival OFF, FMQ), Dogo Suicide s’apprête à lancer son premier album TRISTESSE LUCRATIVE sous Soluté Records le 7 novembreprochain.