La Chambre de commerce et d’industrie de la MRC de Maskinongé (CCIMM) se joint à la voix de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et de plusieurs associations économiques et municipales pour dénoncer les restrictions imposées par le gouvernement fédéral aux entreprises qui font appel à des travailleurs étrangers temporaires (TET).
Ces nouvelles limites représentent une menace directe pour la vitalité économique de notre territoire. Dans la MRC de Maskinongé, plusieurs entreprises dont Textiles Patlin, la Pépinière du Parc, la Pourvoirie du Lac Blanc, Canadel et plusieurs autres oeuvrant dans les secteurs manufacturier, agricole, agroalimentaire et touristique, dépendent de ces travailleurs pour assurer leur production.
« Les travailleurs étrangers temporaires ne remplacent pas la main-d’œuvre locale, ils la complètent. Sans eux, de nombreuses entreprises de notre région risquent de freiner leurs activités, voire de mettre en péril leur avenir. », exprime Jean-Philippe Deveault, président de la CCIMM.
À cet effet, Textiles Patlin est l’une des entreprises de la MRC de Maskinongé touchées par ces mesures imposées par le fédéral. L’entreprise de Saint-Paulin dénonce la position du gouvernement. « Nous œuvrons dans le domaine du textile pour lequel il n’y a plus d’école de formation. La main- d’œuvre est rare et des couturières, il n’y en a malheureusement plus chez nous. Les jeunes ne se dirigent pas non plus vers ce domaine. Il est donc important d’aller vers les travailleurs étrangers pour assurer la pérennité de notre entreprise. C’est vital non seulement pour notre progression, mais également pour assurer notre survie. », commente Sonia Chevalier, vice-présidente.
La Pépinière du Parc n’est pas non plus différente des autres entreprises. « Pour nous aussi, le recrutement de main-d’œuvre est difficile. Malgré l’affichage de postes sur toutes les tribunes, il nous arrive de recevoir aucune candidature. C’est stressant de faire face à nos saisons horticoles sans aucune candidature. Heureusement, depuis cinq ans, nous avons le plaisir d’accueillir des travailleurs étrangers temporaires et malgré les ajustements que cela demande, on ne reviendrait jamais en arrière. », ajoute Évelyne Bellemare, directrice générale.
Pour la Pourvoirie du lac Blanc de Saint-Alexis-des-Monts, l’enjeu de la main-d’œuvre est également un défi pour maintenir toutes les activités de l’entreprise. « Depuis 10 ans, nous cherchons régulièrement des employés pour des tâches spécifiques, dont l’entretien ménager et la plonge, mais nous ne trouvons aucun candidat ici. Grâce aux travailleurs étrangers temporaires, nous pouvons maintenir l’ensemble de nos opérations, et ce, à l’année. Ces gens font partie de notre équipe, de notre famille et correspondent à nos valeurs. Sans eux, nous serions obligés de réduire les opérations en hébergement et en restauration, ce qui aurait un impact direct sur notre entreprise et sur l’achalandage alors que 50 % de notre clientèle provient de l’international. », exprime Daniel Grenier, directeur des ventes.
La Chambre rappelle que le recours aux TET est une solution de dernier recours, encadrée par des règles strictes, et qu’il vise uniquement les postes pour lesquels il n’existe pas de main-d’œuvre locale disponible. Restreindre l’accès à ce programme, c’est priver les entreprises de la MRC de Maskinongé de leviers essentiels à leur compétitivité et à leur survie.
« La situation vécue par les entreprises est inacceptable. Beaucoup de temps et d’argent sont investis par nos entreprises et malheureusement, nos gouvernements nous mettent des bâtons dans les roues avec de la réglementation incohérente avec les besoins réels. », termine M. Deveault.
La CCIMM presse donc le gouvernement fédéral d’agir rapidement et de renoncer à ces restrictions qui fragilisent inutilement des entreprises déjà confrontées à des défis majeurs de main-d’œuvre.