Le député de Berthier-Maskinongé, Yves Perron, est assez déçu du budget de Chrystia Freeland, plus spécifiquement vis-à-vis les annonces au sujet de l’agriculture et de l’agroalimentaire, son dossier parlementaire.
Au niveau des compensations pour la gestion de l’offre, le gouvernement réannonce le Fonds pour l’innovation et l’investissement dans le secteur laitier (333M$ sur 10 ans), afin d’aider les producteurs à réduire la quantité de solides non gras du lait vendus pour l’alimentation animale. « Je salue la finalisation des compensations aux producteurs et transformateurs sous gestion de l’offre, mais il faut se souvenir pourquoi ces sommes sont devenues nécessaires : c’est parce qu’on a accepté que les États-Unis contrôlent nos exportations dans ce domaine. De plus, de refaire l’annonce des montants dans le budget ne sert à rien sauf tenter de faire croire qu’on ajoute de nouveaux fonds », explique M. Perron.
« Aucun montant ne peut compenser les brèches faites au système de gestion de l’offre. D’où l’importance d’adopter le projet de loi C-282, afin de protéger intégralement ce système lors de futures négociations », rappelle le député de Berthier-Maskinongé.
En ce qui a trait à l’aide pour les producteurs qui utilisent des engrais russes, le gouvernement propose d’ajouter 34,1 M$ sur 3 ans au Fonds d’action à la ferme pour le climat pour « soutenir l’adoption de pratiques de gestion de l’azote par les agriculteurs de l’est du Canada ». « Cette mesure ne pallie pas la décision du gouvernement de taxer les engrais à hauteur de 35%, alors qu’aucun autre pays ne l’a fait. Les producteurs se retrouvent à se financer un programme avec les taxes perçues. Si le gouvernement n’est pas en mesure de retourner l’argent prélevé aux producteurs, qu’il retire ce tarif inefficace! », s’exclame Yves Perron.
Le gouvernement propose également aux producteurs qui ont du mal à joindre les deux bouts d’augmenter, notamment à cause du coût des engrais, le plafond de la partie sans intérêt des prêts du Programme de paiements anticipés de 250 000$ à 350 000$, afin de permettre aux agriculteurs dans le besoin de disposer de plus de liquidités. « Le Bloc Québécois est d’accord avec cette mesure, mais pour permettre aux producteurs d’avoir plus de contrôle sur leurs liquidités en général. Utiliser le coût des engrais pour justifier cette mesure, alors qu’il ne propose pratiquement rien de plus pour les aider, c’est un peu ordinaire », spécifie le porte-parole en matière d’agriculture, d’agroalimentaire et de gestion de l’offre.
Le Bloc peut quand même compter un gain important pour la relève agricole avec la publication des lignes directrices visant le transfert des entreprises familiales.
« Nous réclamions une clarification depuis l’adoption de la loi l’an dernier. Ce fut long, mais nous avons maintenant les lignes afin de permettre une harmonisation entre Québec et Ottawa dans ce dossier et ainsi accélérer les transferts d’entreprises », explique Yves Perron.
« Au niveau des dossiers plus généraux, ce budget ne règle en rien la grave iniquité qu’est l’absence de bonification des pensions de vieillesse à partir de 65 ans. On n’annonce absolument rien quant à la réforme attendue du système d’assurance-emploi et on ne règle pas le problème de sous financement de nos soins de santé », conclut Yves Perron.