Lors de la séance du 18 avril 2023, le conseil municipal de la Ville de Trois-Rivières a été saisi d’un avis de motion et du dépôt de projet de règlement en vue de la réévaluation de l’enveloppe budgétaire pour l’agrandissement et la rénovation de l’aérogare. 

Alors que la plus récente estimation financière du projet se chiffrait à 15,5 M$, dont 35 % serait assumé par le gouvernement fédéral, 35 % par la Ville et 30 % par le gouvernement provincial, les soumissions reçues ont plutôt pointé vers des montants d’un peu moins de 20 M$. L’écart est notamment attribuable à l’augmentation des coûts associés à certaines matières premières, au traitement des matières dangereuses (amiante), à la certification LEED souhaitée et aux frais de financement.  

Face à ce constat, la Ville a entamé la démarche auprès de ses partenaires fédéraux et provinciaux pour évaluer la possibilité de bonifier les subventions en maintenant la quote-part de chacun, et trois scénarios sont réfléchis en parallèle. 

Trois scénarios potentiels 

Le premier scénario consiste à maintenir la portée actuelle du projet, soit construire nouveau bâtiment LEED et rénover l’aérogare. Cette option est la seule intégrant une augmentation de la capacité d’accueil permettant d’étendre les services à une plus large clientèle, ce qui favoriserait l’augmentation des revenus aéroportuaires nécessaires pour assurer la pérennité des infrastructures. 

Pour un projet révisé avoisinant 20 M$, la Ville bénéficierait de subventions allant jusqu’à 13 M$. Sa contribution serait d’environ 7 M$, soit 1,6 M$ de plus que les estimations précédentes. La moitié serait puisée à même le fonds existant pour le développement économique.   

Dans le second scénario, Trois-Rivières opterait pour une version réduite du projet, sans l’augmentation de la capacité d’accueil requise par les besoins des marchés ciblés afin de respecter l’enveloppe budgétaire initiale de 15,5 M$. L’option représenterait un investissement de 5,4 M$ pour la Ville. Les plans et devis seraient alors revus et des travaux impliquant des fonctions essentielles pour une aérogare seraient reportés à une date ultérieure. Le coût des travaux qui devraient être réalisés plus tard pourrait alors être porté à la hausse. 

Dernière piste : se tourner vers la réfection du bâtiment actuel, sans amélioration et sans agrandissement, ce qui ne permettrait pas d’exploiter le potentiel de croissance du site ni d’y dégager les revenus aéroportuaires visés pour assurer la pérennité des infrastructures. Dans ce scénario estimé à 5,1 M$, la Ville ferait une croix sur la majorité des subventions et assumer environ 4,5 M$ à elle seule.  

Les scénarios ont été présentés au conseil municipal lors de la session de travail du 18 avril en après-midi. Selon l’orientation retenue, un projet de résolution devra être déposé à une séance publique ultérieure. 

À propos de l’aérogare 

En 2018, un rapport du vérificateur général indiquait que l’aérogare, construite en 1963, et le centre de service principal (garage) de l’aéroport sont parmi les bâtiments les plus désuets de la Ville, avec des taux de vétusté de 48 % et 47 %. À partir d’un taux de vétusté de 31 %, un bâtiment est considéré comme ayant dépassé sa durée de vie utile. 

En octobre 2022, plus de 7 600 personnes s’étaient déplacées à l’occasion de la journée portes ouvertes organisée par l’équipe d’Innovation et Développement économique Trois-Rivières, un achalandage record. Cet événement avait été l’occasion de présenter à la population le projet envisagé pour la nouvelle aérogare.