Agressivité : comment la gérer ? Volet 3/4 Les peurs/les hormones

Courtoisie

Après la fatigue et le besoin de reconnaissance, sources d’agressivité traitées dans les deux chroniques précédentes, avec comme solutions prendre soin de soi et développer confiance et estime, voici les peurs et les hormones.

Les premières rendent agressif à cause des émotions négatives qu’elles provoquent, quand les secondes prennent le contrôle du corps des femmes et de leur esprit. D’où viennent les peurs et pourquoi perd-on le contrôle ? Que faire quand les hormones vous changent et vous rendent hyper sensible et vulnérable ?

Souvenez-vous que la meilleure défense, c’est l’attaque : quand vous n’allez pas bien, tombant dans la paranoïa, vous finissez par penser que tout le monde vous veut du mal. Vous devenez susceptible, vous craignez qu’on vous domine, qu’on vous humilie, qu’on vous attaque et dès qu’une personne vous demande simplement l’heure, vous la rabrouez.  

Puis, il y a les peurs que vous traînez depuis l’enfance : peur du noir, peur de la solitude, du rejet, de l’abandon, insécurité financière, peur de déplaire, du jugement des autres, peur qu’on ne vous aime pas, peur de parler en public, peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne jamais rencontrer quelqu’un, peur de chercher un emploi ou d’en quitter un, peur de quitter un conjoint, peur des dominateurs, peur des piqûres, peur de la douleur, peur des accidents et du vol, bref, la liste est longue.

D’où viennent les peurs ?

De l’enfance : ce n’est pas votre côté adulte qui réagit, mais bien votre côté enfant, terrifié de ne pas être capable de s’en sortir dans un monde hostile et trop dangereux pour lui.

Quand on y songe : de quoi pouvons-nous avoir VRAIMENT peur aujourd’hui qui représente un danger pour notre vie ?

Mon grand-père, résistant pendant la Deuxième Guerre mondiale, se battait pour sa vie, mon père aussi, en Algérie, mais vous et moi, risquons-nous de mourir ? Non. Voyons ! Vous êtes adulte, vous êtes capable de faire toutes sortes de choses au quotidien, mais dès que vous vous faites un film d’horreur dans la tête, dès que vous créez une peur en pensée, vous stressez 75 millions de millions de cellules que vous mettez en état de choc. Vous voilà paralysé, figé, terrifié et vous devenez agressif par peur d’être agressé.

Perdre le contrôle est une grande souffrance pour un dominateur et il est agressif en permanence parce que terrifié que toute situation lui échappe. Celui qui se laisse dominer est souvent enragé de ne pas être capable de faire front et s’en prend donc à ceux qu’il domine, pour se venger de celui qui le domine. Dans ce monde de 98 % de gens en déséquilibre affectif sur une échelle de 1 à + de 10, 50 % sont ainsi agressifs, surtout quand vous êtes à 5 et plus sur l’échelle. Dominer comme être dominé rend violent, car dans chaque situation, vous agissez par peur. Bien sûr, les « profondément gentils » (Desperados de haut niveau !) n’agressent personne, se laissent dominer, souffrent et finissent, dans les cas extrêmes, par tomber en dépression, voire se suicider. N’est-ce pas une violence faite à soi-même ?

Que dire de ces maudites hormones qui changent votre humeur pendant le SPM (syndrome prémenstruel) ou en préménopause et qui vous rendent irritables et agressives, Mesdames ? Messieurs, vous qui faites de l’anxiété ou n’en faites pas, imaginez que vous en fassiez régulièrement, une fois par mois, ou tout le temps pendant la période qui précède la ménopause. Pas drôle ! C’est certain que ces deux situations rendent les femmes agressives parce qu’hyper sensibles et elles deviennent des barils de poudre susceptibles de sauter à la moindre occasion, au moindre mot, à la moindre situation qui les dépasse et même sans ça ! Une peur, vous pouvez encore apprendre à la surmonter ou/et à gérer la situation avec une aide extérieure. Il y a toujours moyen de vous en débarrasser avec un travail sur vous.  Mais quand vos hormones sont en folie, comment faire pour gérer l’agressivité qui vous envahit comme si vous étiez possédée ? D’ailleurs, les hommes n’ont-ils pas peur des femmes en SPM ou en préménopause ? Quand les émotions négatives vous assaillent, quand tout vous rend impatiente, quand vous vous sentez prête à exploser alors que vous souhaiteriez tant vous comporter normalement, surtout avec ceux que vous aimez, comment contrôler vos humeurs et votre agressivité ? Sans aucune raison, votre moral descend en flèche, bien que vous essayiez de le remonter, rien ne va vraiment mal, en tout cas pas de quoi fouetter un chat, mais c’est la fin du monde toutes les cinq secondes. Pas facile à gérer !

Les solutions

Pour les hormones, il y a des solutions à aller chercher autant naturelles que médicales, chacune choisira ce qui correspond à sa philosophie de vie.

La préménopause peut être, paraît-il, facilitée en évitant le café, les épices et l’alcool qui favorisent les chaleurs inconfortables. De toute façon, vous en passer ne risque pas de vous nuire. Le sport peut également être un exutoire. Chacune trouvera sa solution parmi tout ce qui est proposé, suivant également le niveau d’inconfort que vous vivez. Idem pour le SPM : chacune devra trouver sa propre solution. Je sais également que pour certaines, pendant le mois, votre libido est telle que vous sauteriez sur le premier homme qui passe. Pas facile à vivre, non plus. Le sport est tout indiqué dans chaque cas, car il permet au corps de produire de l’endorphine qui peut calmer quelque temps. Je vous conseille aussi, dans chaque cas d’agressivité, de pratiquer l’EFT (Emotional Freedom Technics) dont vous trouverez les techniques sur le web. Cette méthode vous aide à calmer instantanément votre agressivité, dès que vous la sentez monter. Mais entendons-nous bien, la meilleure solution est toujours de régler les causes de l’agressivité plutôt que passer votre vie à la gérer.

Quant aux peurs, elles reposent une fois de plus sur le manque de confiance et d’estime et c’est toujours l’enfant intérieur qui a peur. Reconnaissez que la plupart d’entre elles sont irraisonnées et relèvent de comportements enfantins. Des adultes qui craignent le noir redescendent simplement dans leurs chaussures d’enfant terrifié par tous les contes de fées, auxquels se rajoutent les films d’horreur, plus tard. Quand vous vous transformez en esclave par peur de déplaire, c’est le mépris et non le respect que vous récoltez. La peur n’évite pas le danger, pire, elle l’attire ! Plus vous avez peur de quelque chose, plus vous le provoquez. Plus vous avez peur qu’on ne vous aime pas, plus vous vous pliez en quatre pour faire plaisir, plus vous tombez sur des gens qui vous utilisent et vous méprisent et plus vous êtes enragé : après tout ce que j’ai fait pour eux, comment peuvent-ils ne pas m’aimer ? Aime-t-on un esclave… ? Et savez-vous que chaque peur cache un désir ?

Amusez-vous à reprendre chacune de vos peurs et cherchez le désir qui se cache derrière chacune d’elles : vous serez surpris. Et pour renforcer votre confiance en vous, vous pouvez également pratiquer les arts martiaux, qui vous donneront une certaine aisance, mais ne régleront pas l’origine de votre agressivité : vous risquez de juste apprendre à la canaliser, ce qui est un premier pas. C’est ce que je fis, par le passé, quand j’étais enragée après mon mari et sa maîtresse : j’avais canalisé ma colère et mon agressivité, mais ça ne les réglait pas. Une démarche de croissance personnelle est toujours indiquée pour faire grandir cet enfant intérieur terrifié et devenir « grand ».

Il est donc temps de devenir totalement adulte pour faire face à la réalité du monde des « grands » et être capable de gérer votre vie sainement au lieu d’être contrôlé par toutes sortes de peurs qui vous empêchent d’avancer.

La semaine prochaine, nous traiterons les dépendances.

Lisez la chronique de Pascale Piquet, tous les dimanches.

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Pascale Piquet, la spécialiste de la dépendance affective… et du bonheur !

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