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Fermeture du bloc opératoire : La Tuque dénonce l’inaction du gouvernement

Centre multiservices de santé et de services sociaux du Haut-Saint-Maurice (Hôpital de La Tuque) - Courtoisie Ville de La Tuque

Même si le CIUSSS MCQ et le ministère de la Santé et des Services sociaux informent le conseil municipal qu’ils travaillent sur le dossier de la réouverture des services complets au bloc opératoire de La Tuque, les élus latuquois ne sont pas satisfaits des réponses reçues, car à l’heure actuelle, il n’y a toujours pas d’échéancier pour la résolution du problème. Le maire de La Tuque, M. Luc Martel, veut maintenant une rencontre avec le ministre Christian Dubé pour qu’il intervienne personnellement dans le dossier. 

« Nous avons reçu lundi un courriel du cabinet du ministre qui dit sensiblement la même chose que le Premier ministre a dit à la radio locale lorsqu’il est venu à La Tuque le 28 février : la situation est inacceptable et il faut que ça se règle. Mais pendant que tout le monde se lance la balle entre le ministère, Santé Québec et le CIUSSS MCQ, le résultat c’est que nos citoyens n’ont toujours pas accès aux services dont ils ont droit. Nous sommes tannés d’attendre. On veut plus que des mots, on veut des résultats. Tous les intervenants au dossier disent que c’est compliqué à régler. Nous ce qu’on dit, c’est accordez à notre agglomération le statut de zone éloignée, ce qui aidera grandement à attirer de la main-d’oeuvre à La Tuque, envoyez-nous dès maintenant votre escouade volante et ouvrez le bloc opératoire tout de suite. Réglez vos problèmes de ressources humaines après. Ce qu’on craint, c’est que ça prenne des mois et même des années avant qu’ils règlent les problèmes en RH et pendant ce temps-là, nos citoyens n’ont pas de services », mentionne Luc Martel, maire de La Tuque qui a fait le point avec les médias sur l’avancement du dossier aujourd’hui. 

Le dossier piétine malgré toutes les démarches réalisées ces derniers mois par le maire de La Tuque et son équipe. M. Martel mentionne qu’il a tout fait pour que le bloc opératoire ouvre à nouveau. Il a rencontré les dirigeants du CIUSSS MCQ à plusieurs reprises, s’est rendu à Québec pour discuter avec le cabinet du ministre, a rencontré des spécialistes de La Tuque qui songent à déménager parce qu’ils ne peuvent pas pratiquer, fait des appels via son réseau de contacts pour trouver de l’aide dans le dossier, etc. Ce lundi, il a même rencontré les infirmières du bloc opératoire de La Tuque qui sont en arrêt de travail et leur représentante syndicale. Une rencontre qui a été forte en émotions. 

« On a suivi toutes les voies hiérarchiques sans résultat, sauf de belles paroles qui ne mènent à rien. J’ai l’impression de faire mon chemin de Compostelle. Il est hors de question de perdre ce combat. Je vois le printemps et l’été qui s’en viennent. Notre population va tripler en raison de la villégiature. Je pense à nos gens qui ont des distances énormes à parcourir pour recevoir des soins de base. Certains partent de Parent et doivent se rendre à Trois-Rivières. Ça n’a pas de sens ce qui se passe et ça fait des mois que ça dure. Il nous faut un bloc opératoire ouvert et fonctionnel. On ne lâchera pas le morceau et on prendra tous les moyens nécessaires pour se faire entendre », a ajouté M. Martel. 

La maire de La Tuque espère qu’il ne faudra pas attendre un décès avant d’agir. Il ne se passe pas une journée sans qu’un citoyen l’interpelle à ce sujet. Le récit de plusieurs familles qui vivent les conséquences de cette situation le touche au plus haut point. Il y a plusieurs drames humains derrière cette situation et pour le conseil municipal de La Tuque, il est très important de mener ce combat en leur noms. 

Les élus latuquois sont très déçus de l’attitude du gouvernement du Québec dans ce dossier. Ils ne se sentent pas écoutés ni soutenus, malgré toute la patience dont ils ont fait preuve en laissant la chance au coureur. Le maire de La Tuque demande maintenant une rencontre avec le ministre de la Santé Christian Dubé. Le conseil municipal aurait apprécié discuter de la situation avec le Premier ministre François Legault lors de sa visite à La Tuque le 28 février, mais ils n’ont pas été invités. La Tuque a aussi l’intention de faire appel à ses ambassadeurs pour obtenir un coup de main et ouvrir des portes, car plusieurs d’entre eux ont fait carrière dans le milieu de la santé et bénéficient d’un bon réseau de contacts. Certains ont d’ailleurs déjà manifesté le désir de donner un coup de main. 

« Tout ce qu’on demande, c’est la réouverture du bloc opératoire avec tous les services qu’on avait avant et être reconnu comme zone éloignée. On sait tous que c’est lié à un conflit interne en ressources humaines. Même le Premier ministre en a parlé dans son entrevue à la radio. C’est au CIUSSS MCQ de régler ses problèmes à l’interne. Mais il n’est pas question pour nous d’attendre que ce soit réglé. Ça pourrait prendre des années à la vitesse où ils vont. Ce qu’il nous faut, c’est quelqu’un de décisionnel, haut placé comme le ministre Dubé, qui débarque à La Tuque et qui règle le problème une fois pour tout. J’ai parlé à beaucoup de monde dans ce dossier et plusieurs m’ont dit que c’est la seule façon de régler la situation rapidement. Nous en avons assez des belles paroles, on veut des résultats », ajoute M. Martel. 

Le maire de La Tuque a fait parvenir le dossier du bloc opératoire de La Tuque à tous les partis d’opposition à Québec. Il souhaite une aide de leur part pour faire bouger le gouvernement. M. Martel s’explique mal comment le Premier ministre peut venir à La Tuque déclarer à la population en entrevue à la radio locale « qu’il est temps que le CIUSSS prenne des décisions et que ça se règle » sans s’assurer ensuite que c’est le cas. 

M. Martel va également faire parvenir aujourd’hui le dossier et une lettre au ministre Christian Dubé pour avoir une rencontre avec lui. 

« Ça prend quelqu’un qui aura le courage de prendre le leadership du dossier et je crois que le ministre Dubé est cette personne. Il faut agir avant que le pire arrive. La santé et la sécurité de la population est plus importante qu’un conflit interne de ressources humaines. Il faut que ça se règle tout de suite. Les gens de La Tuque n’ont plus de patience. C’est ça le message que je vais transmettre au ministre », conclut M. Luc Martel, maire de La Tuque. 

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