Le 6 septembre, plongez dans « Léa » d’Ariela Freedman, une figure de justice et de féminisme

Courtoisie SMAC Communications

Voici Léa, polyglotte, militante syndicale, farbrente féministe. Née dans une famille juive nombreuse et élevée dans le village très francophone et catholique de Beauport, Léa passe naturellement d’une langue et d’une culture à l’autre. Sa quête de sens et son instinct pour la justice la placent au cœur des grandes transformations du xxe siècle. Des bagarres de rue de Berlin aux manifs de Montréal, elle défie les attentes et les contraintes qui pèsent sur la vie des femmes, remporte des victoires historiques du mouvement syndical et défend ses convictions.

Inspiré du parcours de la célèbre activiste Léa Roback, ce roman donne vie à une héroïne enhardie par des luttes politiques qui font toujours vibrer notre époque.

EXTRAIT

Quand elle ferme les yeux, la nuit, elle revoit le vieillard agenouillé dans la rue, terrorisé. Ça aurait pu être elle. Ou Henri. Dans les jours qui suivent, elle cherche l’homme et se renseigne de-ci de-là, dans l’espoir qu’un indice lui révèle qu’il est sauf, mais elle ne connaît même pas son nom. Pas un mot à son sujet dans les journaux ou dans la rue. Hans vient la voir, mais elle refuse de répondre. Elle tente d’exprimer ses craintes à Henri, mais il se déclare trop fatigué pour discuter de politique.

— Ça ne concerne pas la politique, c’est une question de vie ou de mort, lui dit-elle.

À PROPOS DE LÉA ROBACK (1903-2000)

Le roman de Léa, d’Ariela Freedman, présente de manière fictive la vie de la militante Léa Roback, de son enfance jusqu’en 1945. À travers le parcours au Québec (Beauport, Montréal) et à l’étranger (Grenoble, New York, Rome, Berlin, Union soviétique) de la jeune femme, le lecteur assiste à la montée mondiale du nazisme, du communisme, du fascisme et du socialisme ainsi qu’au déploiement de l’histoire syndicale et des revendications des droits civiques des femmes du Québec, qu’elle défend.

Assoiffée de justice sociale, Léa Roback devient une pionnière inébranlable du mouvement féministe québécois. En 1937, elle dirige une grève à Montréal à laquelle participent 5000 ouvrières de l’industrie du vêtement. En 1940 survient l’obtention du droit de vote des femmes, après des années de lutte acharnée, ponctuées de manifestations et d’assemblées. Infatigable, elle se bat ensuite pour l’équité salariale, le droit à l’avortement et l’accès à la contraception.

Dans les années 1960, tout comme Thérèse Casgrain, Jeanne Sauvé, Solange Chaput-Rolland et Simonne Monet-Chartrand, Léa Roback participe activement à la section québécoise de La voix des femmes, une organisation pacifiste qui milite contre la guerre du Viêt Nam et pour le désarmement nucléaire. Léa Roback est de toutes les manifestations pour la paix ou la protection de l’environnement.

Femme de conviction et de courage, son héritage inspirant continue de nourrir les luttes contemporaines pour les droits des femmes. En 1995, à 91 ans, elle participe d’ailleurs à la première marche Du pain et des roses, organisée par la Fédération des femmes du Québec.

Son travail acharné est reconnu par diverses organisations publiques et privées :

  • L’Institut canadien de recherches sur les femmes la nomme membre honoraire en 1985.
  • La Fondation Léa-Roback, qui voit le jour en 1993, attribue des bourses d’études à des femmes engagées socialement.
  • La Maison Parent-Roback abrite des organismes communautaires venant en aide aux femmes.
  • Le gouvernement du Québec lui octroie en mai 2000 l’Ordre national du Québec au rang de chevalière.
  • Postes Canada dévoile un timbre commémoratif en son honneur en août 2023.

À PROPOS DE L’AUTRICE

Ariela Freedman est née à Brooklyn et a vécu à Jérusalem, New York, Calgary, London et Montréal. Titulaire d’un doctorat de la New York University, elle enseigne la littérature au Liberal Arts College de l’Université Concordia, à Montréal, où elle vit avec sa famille.

Son premier roman, Arabic for Beginners (2017), a fait partie de la présélection pour le QWF Concordia University First Book Prize (Prix du premier roman Université Concordia de la Quebec Writers’ Federation (QWF)) et a remporté le J. I. Segal Prize for Fiction (prix J. I. Segal en fiction) en 2018. Son deuxième roman, A Joy to be hidden (2019), a été présélectionné pour l’édition 2020 de ce même prix et finaliste du QWF Paragraphe Hugh MacLennan Prize for Fiction (prix Paragraphe Hugh-MacLennan en fiction de la QWF). Léa (2022)est son troisième roman.

À PROPOS DE LA TRADUCTRICE

Johanne Tremblay a été finaliste du Prix de la traduction John-Glassco 2022, décerné par l’Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada, pour le roman La maison des suicides de Charlie Donlea (Saint-Jean Éditeur).

À PROPOS DES ÉDITIONS ROBERT LAFFONT QUÉBEC

Fondées en 1941 en France, et installées à Montréal depuis 1968, les Éditions Robert Laffont publient des ouvrages dans tous les domaines, de la fiction à la non-fiction. Le catalogue de la maison montréalaise compte des romans, des documents — politiques, d’actualité ou historiques — ainsi que des essais et des ouvrages sur la santé et la psychologie qui connaissent un grand succès public.

L’ambition des Éditions Robert Laffont Québec est demeurée fidèle à celle qui animait Robert Laffont, son fondateur : rester ouvert sur le monde et toujours étonner, informer, émouvoir, amuser, provoquer !

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