La Section des crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a annoncé, aujourd’hui, avoir résolu le meurtre de Catherine Daviau, une jeune femme de 26 ans assassinée dans son logement de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, en décembre 2008.
Grâce à l’appui du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML) du ministère de la Sécurité publique (MSP) et au recours à la généalogie génétique, l’identité du meurtrier a pu être confirmée. Il s’agit de Jacques Bolduc, mort de cause naturelle apparente en 2021 à l’établissement Archambault, où il purgeait une peine pour deux vols qualifiés et tentatives de meurtre.

« Au fil des ans, plusieurs stratégies d’enquête ont été déployées et des centaines d’informations ont été traitées afin d’élucider le meurtre de Mme Catherine Daviau. Nous n’avons jamais abandonné et la généalogie génétique nous a finalement permis d’identifier avec certitude l’auteur de ce crime horrible. Nous remercions nos partenaires du LSJML dans la résolution de cette enquête de longue haleine. Nos pensées vont aux proches de la victime et nous espérons que l’annonce d’aujourd’hui pourra leur apporter une certaine quiétude dans leur processus de deuil », a expliqué la cheffe de la Section des crimes majeurs, la commandante Mélanie Dupont.
« Au cours des 17 dernières années, les scientifiques du Laboratoire ont travaillé, en collaboration avec le SPVM, afin de mener à bien cette enquête. L’arrivée des technologies innovantes en ADN a permis de résoudre le meurtre de Catherine Daviau. On peut y voir une source d’espoir pour toutes les personnes qui demeurent en attente de réponses », a quant à elle déclaré la directrice générale principale du LSJML, Mme Suzanne Marchand.
En raison du décès de Jacques Bolduc (1960-2021), la confirmation de son identité vient clore l’enquête sur ce meurtre non résolu (cold case). Le volumineux dossier d’enquête ne sera donc pas présenté devant les tribunaux.
Le service de police montréalais a aussi confirmé que Jacques Bolduc n’était pas un proche de la victime. Il aurait communiqué avec Mme Daviau, quelques jours avant le meurtre, après qu’elle eut mis sa voiture en vente sur un site de petites annonces en ligne.
Rappel des faits
Le jeudi 11 décembre 2008, Catherine Daviau est retrouvée brutalement assassinée dans son appartement situé sur la 5e Avenue, près de la rue Masson, dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. Le meurtre aurait été commis entre 18 h et 19 h. Le meurtrier aurait ensuite tenté d’effacer les traces de son crime en allumant un incendie dans le logement, avant de fuir. Des traces de son ADN furent toutefois prélevées par la suite, lors de l’examen de la scène de crime par les enquêteurs.
Généalogie génétique
Sommairement, la généalogie génétique fait partie des outils d’orientation disponibles pour contribuer à la résolution de meurtres non résolus ou à l’identification de restes humains. La génétique permet de trouver des personnes reliées génétiquement (ex. : cousins du 3e degré), tandis que la généalogie permet d’établir des arbres généalogiques pour cibler une famille d’intérêt. Cette technique permet de croiser l’ADN d’un suspect avec des profils ADN qui se retrouvent dans des bases de données sur la généalogie alimentées par des gens.
« Notre objectif dans les prochaines années est de parvenir à résoudre d’autres meurtres non résolus en ne négligeant aucune piste et en bénéficiant des nouveaux outils mis à notre disposition. Ce qui motive les enquêteuses et les enquêteurs est de rendre justice aux victimes et de pouvoir donner des réponses aux familles endeuillées », a conclu la commandante Dupont.