Tarifs sur les engrais russes : Ottawa doit restaurer la compétitivité des producteurs de grain

Courtoisie

Les porte-paroles du Bloc Québécois en matière d’Agriculture, d’Agroalimentaire et de Gestion de l’offre, Yves Perron, et de Commerce international, Simon-Pierre Savard-Tremblay, dénoncent l’abandon par Ottawa des producteurs agricoles qui doivent payer de forts tarifs sur l’importation d’engrais russe, en raison des sanctions d’Ottawa contre la Russie.

Ils réclament qu’une compensation soit attribuée aux producteurs pénalisés par ces sanctions, sans quoi, à défaut d’un programme de compensation rapide et équivalent, ils demandent l’abandon de ces tarifs.

« Les producteurs agricoles n’ont pas à payer seuls les frais des sanctions imposées contre la Russie, sanctions dont le principal effet est de réduire la compétitivité sur les marchés mondiaux au profit… de la Russie! Au Bloc, nous pensons que les droits tarifaires prélevés sur les engrais doivent être retournés directement aux agriculteurs, sans programmes sélectifs, tardifs, discriminatoires ou complexes. Une ristourne pure et simple. En refusant d’aider nos producteurs pénalisés par ses propres choix, Ottawa refile la facture aux consommateurs : les tarifs viennent augmenter le coût de la nourriture, en plus de réduire les marges bénéficiaires de nos producteurs, qui peinent déjà à se remettre des conséquences de la pandémie et qui subissent de plein fouet les effets de l’inflation. Si Ottawa ne peut rapidement mettre en place un programme de compensation équivalent aux tarifs, il faudra alors qu’il lève la sanction pour que nos producteurs n’aient pas à absorber seuls des tarifs qu’aucun autre grand producteur n’impose », a dénoncé Yves Perron.

Près de neuf mois après l’imposition de nouveaux tarifs de 35 % aux importations en provenance de Russie et de Biélorussie, notamment sur les commandes d’engrais, les producteurs de l’Est du Canada, qui sont approvisionnés à 85-90% par la Russie quant aux engrais azotés, ne parviennent pas à trouver d’autres fournisseurs et continuent ainsi à devoir payer de forts tarifs sur leurs approvisionnements en engrais.

« Le Canada est le seul pays du G7 à appliquer cette sanction qui vise un secteur représentant moins de 1% des exportations russes. Loin de pénaliser la Russie, cette surtaxe sur les fertilisants en provenance de ce pays ne désavantage que les producteurs agricoles canadiens en faisant croître leurs coûts de production et, conséquemment, le prix de leurs produits, rendant d’autant plus attrayants leurs équivalents russes sur les marchés internationaux », a ajouté M. Perron.

« Compenser nos agriculteurs serait une mesure simple à appliquer, qui n’implique aucune autorisation parlementaire pour la ministre. C’est un simple décret de remise de droits aux producteurs agricoles. Cette solution n’implique aucune subvention à l’exportation et respecte, par conséquent, les règles de l’Organisation mondiale du commerce. Le gouvernement canadien pourrait ainsi aider nos producteurs sans crainte de contestation à l’international, et ce, sans délai », a conclu Simon-Pierre Savard-Tremblay.

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