À la suite de la présentation de l’énoncé économique du ministère des Finances du Canada, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) constate un important déficit et peu de nouvelles mesures pour l’habitation.
Le gouvernement fédéral a multiplié, au cours de la dernière année, les mesures pour encourager la construction de nouveaux logements au Canada afin de répondre à la crise que nous connaissons d’un océan à l’autre. Plusieurs de ces programmes engendrent des dépenses importantes, contribuant ainsi au déficit budgétaire. Les nouvelles mesures visant à stimuler la construction de logements accessoires annoncées dans l’énoncé économique ne nuiront pas, mais elles sont insuffisantes pour permettre la construction des 1,2 million de logements nécessaires pour rétablir l’abordabilité au Québec.
« Nous comprenons évidemment que le gouvernement doit composer avec un cadre fiscal serré, mais nous aurions souhaité qu’il propose un bouquet de mesures pour l’habitation. Dans les villes qui ont autorisé la construction de logements accessoires au Québec, il semble y avoir, pour le moment, peu d’intérêt de la part des propriétaires. Par conséquent, ces mesures auront probablement peu d’effets sur la crise de l’habitation », souligne David Goulet, directeur du service économique de l’APCHQ.
Le déficit budgétaire en 2024 sera de 62 milliards de dollars, bien au-dessus de la limite de 40 milliards fixée l’an dernier par le ministère des Finances. Le gouvernement fédéral affirme toutefois avoir respecté le ratio de la dette au PIB prévu et que celui-ci diminuera dans les prochaines années.
Le gouvernement est soumis à une immense pression pour à la fois résoudre la crise de l’habitation et rééquilibrer son budget, une tâche particulièrement difficile. L’APCHQ salue les nouvelles sommes octroyées pour la rénovation écoénergétique, mais rappelle qu’elle a recommandé à maintes reprises différentes mesures pour promouvoir la construction de nouveaux logements qui n’entraîneraient pas de dépenses additionnelles :
- Période maximale d’amortissement de 35 ans pour les prêts hypothécaires portant sur l’achat d’une habitation neuve certifiée écoénergétique.
- Révision temporaire des modalités du taux admissible minimal ou « stress test » pour les nouveaux prêts hypothécaires, dans un contexte de diminution des taux d’intérêt.
- Indexation des critères d’abordabilité du produit APH Sélect, qui sont encore basés sur des données de 2019, rendant le programme de plus en plus déphasé par rapport à la réalité du marché locatif.
- Création de régimes intergénérationnels pour le RAP ou le CÉLIAPP, permettant à davantage de parents de contribuer à la mise de fonds de leur enfant.
Ces mesures stimuleraient la construction de nouveaux logements tout en améliorant la situation financière du gouvernement fédéral.